Ségrégation des animaux

En m'arrêtant à une station-service, j'ai été choqué de voir, collée à chaque pompe à essence, une affiche en carton sur laquelle on lisait WHITE ONLY (réservé aux blancs). Les "colored" (Noirs) prenaient de l'essence à même une pompe qui se trouvait à l'arrière. De plus, les restaurants, les bars, les hôtels, les cinémas et le terminus d'autobus et autres lieux publics faisaient l'objet d'une ségrégation semblable. 

 Originaire de Milwaukee, je n'avais jamais vu chose semblable. Ce n'est pas que Milwauuke, ni aucune autre ville du Nord, ait jamais été dépourvue de préjugés raciaux. Mais ne n'avais jamais été confronté à la désignation aussi flagrante de tout un groupe de gens en tant que citoyens de deuxième classe. Je n'avais jamais vécu dans un endroit où toute la société s'entendait sur le fait qu'il était correct d'agir ainsi. 

                                                              Neale Donald Walsh -  L'amitié avec Dieu

 

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La physique quantique nous dit que rien de ce qui est observé n'est indépendant de l'observateur. Cet énoncé, issu de la science, implique une vision énorme et puissante. Elle signifie que chacun voit une vérité différente parce que chacun créé ce qu'il voit.

       Aussi longtemps qu'une société s'entend sur le fait qu'il est correct d'agir d'une certaine façon, cette façon de faire sera très difficile à faire évoluer. Loin de moi l'idée de comparer des animaux et des être humains, mais nous pouvons comparer les représentations que nous en avons. Si aujourd'hui tant d'animaux sont jetés à la rue, ce n'est pas que l'opinion générale cautionne cette pratique. Je n'ai jamais entendu personne (sauf en thérapie) reconnaître qu'il avait abandonné ou tué son animal domestique. Il règne sur ces pratiques un silence pesant. Nous les occultons, comme un pays peut rayer de son histoire des pages peu glorieuses. 

On tait les faits, on maquille les photos. On préfère ne pas savoir.
La loi du silence elle-même n'est pas énoncée. On ne recommande pas publiquement de ne pas parler des pratiques courantes dans les abattoirs français. Il existe des lobbies, et l'auto-censure. On sait sans savoir. Et l'on préfèrera condamner les lanceurs d'alertes si mal protégés, que prendre le risque de dévoiler au grand jour ce qui nous remet en cause. Combien de temps faut-il à une société telle que la nôtre pour sortir de cette habitude que les Anglais appellent joliment "tourner un œil aveugle", autrement dit se voiler la face sur des pratiques qui nous font honte. Les fusillés de 17? La torture en Algérie? Encore une fois, je ne cherche pas à mettre sur la même plan des victimes humaines et des victimes animales. Les espèces sont différentes, mais les refoulements sont du même ordre. Quand je dis que nous recevons régulièrement des chatons de quelques semaines trouvés dans des poubelles, enfermés vivants dans des sacs en plastique, la réponse sidérée est toujours la même : C'est pas vrai!
La dénégation nous protège un temps d'une vérité inacceptable. C'en est trop pour nous. Et nous sentons qu'il va y avoir un deuil à faire. Le deuil d'un monde où cela n'existe pas.
Or, si nous voulons faire la paix avec nous-mêmes, nous devons accepter de voir et de savoir. Le refoulement nous coupe d'une part de nous-mêmes.
Je ne cherche pas à me faire plus blanche que je ne suis. Je sais ce qui se passe dans les abattoirs mais je n'ai pas complètement supprimé la viande de mon alimentation.
Mais je m'interroge : qu'est ce qui est le plus inconcevable pour moi? Accepter de regarder les images des abattoirs ou faire la relation entre cette image et le saucisson d'âne? Je ne sais pas et je reste avec ma question.

Quelquefois des enfants ont des propositions simples : nous avons rencontré un petit groupe d'enfants mobilisés autour d'un projet simple : collecter de la nourriture pour des animaux abandonnés. Projet simple et utile qui leur est venu d'une prise de conscience : quand il fait froid, ils ont froid, comme nous.
Et si vous offrez une nouvelle maison à un animal, il sera heureux, comme nous le serions à sa place. 
Les mairies ont un rôle essentiel à jouer. Aidées par les associations nationales et locales, elles peuvent pour un coût dérisoire, mettre en place des politiques de stérilisation, adoptions ou remise sur un terrain aménagé (pour les chats nourris sur leur lieu de vie).
Les villes de Bedoin, Caromb, suivies par d'autres, ont décidé de se lancer. 

 

 The end